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  • cipalement au père Le Tellier, jésuite, et depuis

quelque temps son confesseur, la force de volonté qu’il y mit, la marche ferme et régulière qu’il s’y traça, et les disgraces[** ? ] qu’éprouva le parti des opposants. De là ce redoublement de haine contre la Compagnie de Jésus, que le parti janséniste répandit dans toutes les classes de la société, depuis les plus élevées où, sous des apparences hypocrites, la licence des opinions religieuses avoit fait de grands progrès, jusqu’aux plus obscures, où le respect pour le chef de l’Église étoit fort diminué par l’effet de tant d’outrages qu’il avoit reçus de ce même roi qui se faisoit alors son soutien et son défenseur ; de là ce déchaînement presque général contre les vues ambitieuses de cette célèbre et sainte société, contre ses manœuvres ténébreuses, son esprit persécuteur, sa politique artificieuse, sa morale relâchée ; de là surtout cette opinion inconcevable, adoptée alors sur parole par tant de gens passionnés et perpétuée jusqu’à nos jours (car il n’est point d’extravagance dont les passions ne puissent faire un article de foi), que la Compagnie de Jésus avoit, en théorie et en pratique, un plan secret de corruption des esprits, et de domination universelle à l’aide de cette corruption[1]. Le père Le Tellier fut dès lors

1 Ce que dit Voltaire au sujet des jésuites et des Provinciales où