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  • probation qu’y avoit donnée son prédécesseur.

Cependant les Réflexions morales avoient déjà excité l’animadversion d’un grand nombre de personnes éclairées, qui y avoient retrouvé sur la grâce, sur la charité, sur la pénitence, sur la discipline de l’Église, toutes les doctrines de Jansénius. Plusieurs évêques l’avoient censuré ; il avoit été ouvertement attaqué par les jésuites ; enfin l’affaire fut portée en cour de Rome ; et, après deux ans d’examen, le livre de Quesnel y fut réprouvé, comme contenant les doctrines déjà condamnées de Jansénius.

Quesnel et ses partisans firent de grands cris sur le décret du pape, déclarant qu’il étoit l’ouvrage de l’intrigue et de la passion, déclamant contre la corruption de la cour de Rome, demandant surtout qu’au lieu de condamner le livre en général, comme il l’avoit fait, il plût au saint Père de censurer en particulier chacune des propositions qui lui avoient semblé condamnables. Cependant, la plupart des évêques reçurent le décret du pape et proscrivirent, dans leurs diocèses, les Réflexions morales. On s’attendoit que le cardinal de Noailles, alors archevêque de Paris, ne tarderoit pas à révoquer l’approbation qu’il leur avoit donnée ; et, quoiqu’il éprouvât en effet quelque chagrin de cette espèce de rétractation, il est probable qu’il eût fini par prendre ce parti,