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très petite portion de l’Église ; il ne semble pas que le parlement dût être compté comme un supplément suffisant de l’épiscopat gallican ; et les jansénistes qui combattoient et rejetoient une bulle du pape jusqu’à ce qu’elle eût été confirmée et acceptée par l’Église universelle, étoient très conséquents. Ils ne pouvoient, à la vérité, empêcher et les évêques françois et la Sorbonne, et même le parlement, de faire à cet égard ce qui leur sembloit bon ; mais ils demandoient la même liberté, jusqu’à ce que la seule autorité compétente (l’Église universelle) eût prononcé ; et en cela ils se montroient les seuls véritables défenseurs des libertés gallicanes ; les autres n’y entendoient rien.

Or, voici ce qui arriva : un prêtre de l’Oratoire, nommé Quesnel, avoit publié, environ quarante ans auparavant, et sous l’approbation de son évêque (celui de Châlons), quelques réflexions morales sur l’Évangile. Son livre avoit eu du succès ; les éditions s’en étoient multipliées, et, à chaque nouvelle réimpression, l’auteur y avoit ajouté des réflexions nouvelles, tellement que, vers la fin du siècle, il se composoit de quatre gros volumes, lesquels s’imprimoient avec privilége du roi. Lorsqu’il n’étoit encore qu’évêque de ce même diocèse de Châlons, le cardinal de Noailles en avoit accepté la dédicace, et il avoit en même temps confirmé l’ap-*