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  • gard du chef de l’Église, fut de nouveau présentée

comme légitime et suffisante.

Alarmés d’une opposition si violente et si audacieuse, les évêques et le roi lui-même s’adressèrent au souverain pontife pour le prier de renouveler les constitutions de ses prédécesseurs contre cette doctrine pernicieuse du silence respectueux ; et, en 1705, Clément XI publia sa constitution connue sous le nom de Vineam Domini Sabaoth, où furent condamnés de nouveau et les partisans de cette doctrine et ceux de l’hérésie de Jansénius. La bulle du pape, envoyée au roi, fut reçue par l’assemblée du clergé qui se tenoit alors à Paris, par la Sorbonne, par tous les évêques, et enregistrée au parlement. Il sembloit que tout dût être fini ; mais un nouvel incident, dont les suites eurent une tout autre gravité, ne tarda point à faire voir que le parti janséniste étoit plus puissant qu’on n’avoit cru, et que, parmi ceux-là même qui le poursuivoient, plusieurs étoient, et sans le savoir, plutôt ses partisans que ses ennemis.

Et en effet, que faisoient les jansénistes qui ne fût complètement autorisé par les libertés gallicanes ? « Les décisions des papes, disent ces libertés, ne sont sûres qu’après que l’Église les a acceptées. » Or, la majorité et même la totalité des évêques françois, en y joignant encore la Sorbonne, ne faisaient sans doute qu’une