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  • dame de Maintenon à s’unir aux persécuteurs

de l’illustre prélat qu’elle avoit si long-temps aimé et protégé : et si nous n’en avons point parlé, c’est que cette affaire ne laissa aucune trace, ni dans le clergé, ni dans l’État. Fénélon, condamné, se soumit sans réserve aux décisions de l’autorité pontificale dont il comprenoit mieux que son fameux rival l’étendue sans bornes et l’infaillible caractère. Mais ce qui mérite d’être remarqué, c’est que ce furent les jansénistes qui, les premiers, sonnèrent l’alarme sur l’hérésie nouvelle, espérant ainsi opérer une diversion favorable à leurs propres doctrines ; et qu’en effet, ceux qui poursuivirent si vivement Fénélon, furent en cette occasion les dupes de ces sectaires.

Leur hérésie, fondée sur l’esprit de révolte et d’orgueil, avoit des racines bien autrement profondes. Ainsi que nous l’avons déjà dit, il s’en falloit de beaucoup que, pour avoir été abattus par le concours des deux puissances, les jansénistes fussent en effet persuadés et soumis ; et ils n’en avoient pas moins continué de protester dans l’ombre contre les décisions de l’autorité pontificale, et de subtiliser sur la distinction du fait et du droit[1]. Or il arriva que la Sorbonne (1704) ayant été consultée sur un cas de conscience dans

1 Voyez p. 26 (note).