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Viciosa raffermit Philippe sur son trône chancelant ; et depuis cette victoire décisive, ses affaires allèrent toujours prospérant.

(1712) Ces succès inespérés obtenus en Espagne ; l’archiduc devenu empereur par la mort de son frère Joseph Ier, et forcé de renoncer ainsi à la couronne d’Espagne ; les hauteurs et les malversations de Malborough qui, en Angleterre, avoient excité contre lui la haine d’un parti puissant, et plus que tout cela, les dispositions secrètes de la reine Anne en faveur du prétendant son frère, à qui elle vouloit laisser la succession d’un trône qu’elle n’avoit, pour ainsi dire, usurpé qu’à regret ; cet abaissement même de la France, qui commença à faire craindre aux Anglois que, ce poids étant ôté de la balance de l’Europe, la maison d’Autriche n’y devint trop redoutable, tels furent les motifs et les événements qui préparèrent cette paix tant désirée, dans laquelle étoit le salut de Louis XIV et de son royaume. Le parti de Malboroug[** Malborough] fut abattu ; et malgré les cris et les intrigues des alliés, des négociations s’ouvrirent entre les cabinets de Londres et de Versailles : Eugène accourut en Angleterre pour en arrêter les effets, et s’en retourna sans avoir rien obtenu ; le général anglois lui-même, autrefois l’idole de sa nation, y reçut un accueil tel, qu’il se trouva heureux d’obtenir la permission de se retirer sur le