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L’âme de l’auguste vieillard se révolta contre l’avilissement auquel on vouloit le réduire ; il se montra véritablement grand dans ces grandes extrémités, et la guerre fut continuée.

De nouveaux revers la signalèrent : Malborough continua d’assiéger et de prendre nos places fortes, sans éprouver le moindre obstacle. Douai, Aire, Tournay succombèrent : Villars, qui étoit alors à la tête des armées de Flandres, lui livra la bataille de Malplaquet pour l’empêcher d’assiéger Mons ; et l’on regarda comme un bonheur pour la France, que cette bataille meurtrière n’eût point été décisive en faveur de l’ennemi. Le soldat françois y retrempa en quelque sorte son courage, et y retrouva une partie de la confiance qu’il avoit perdue. En même temps les impériaux, qui cherchoient à pénétrer en France par l’Alsace, furent battus et repoussés par une division de l’armée du maréchal d’Harcourt, commandée par le comte du Bourg.

Les affaires subissoient en Espagne de grandes vicissitudes : le duc d’Orléans venoit d’en être rappelé pour avoir eu la pensée de s’y faire un parti, et de se frayer le chemin d’un trône dont Philippe V sembloit disposé à descendre[1]. La

1 Le bruit courut qu’il avoit intrigué en Espagne dans le dessein de détrôner Philippe V ; deux de ses agents, nommés Flotte et Deslandes, dont les démarches et les paroles avoient