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recevoir les conditions des alliés, prouvèrent quel étoit l’excès du malheur où ce prince étoit parvenu. Ceux-ci, comblant la mesure de l’insolence à l’égard d’un grand monarque qui les avoit vus si long-temps ramper bassement à ses pieds, montrèrent bien, en cette circonstance, ce qu’étoit l’esprit d’une république de marchands parvenus ; et cependant, quel que fût l’enivrement ridicule où les avoient jetés tant de victoires remportées en partie avec leur argent, les offres qui leur furent définitivement faites étoient si avantageuses, tellement au delà de toutes les espérances qu’ils eussent jamais osé concevoir, que probablement ils les auroient acceptées, si Eugène et Malborough, qui trouvoient leur compte, et chacun à sa manière, dans la continuation de la guerre, ne les eussent fait rejeter. Afin d’y parvenir, Malborough, qui étoit alors maître absolu en Hollande, et dont le parti dominoit en Angleterre, trouva le moyen de rendre les conditions de cette paix inacceptables, en exigeant, sans compter tout le reste, que le roi de France, qui consentoit à ne plus reconnoître son petit-fils pour roi d’Espagne, non seulement se réunît contre lui à ses ennemis, mais s’il refusoit de céder sa couronne, se chargeât seul du soin de le détrôner. Telles furent les dernières propositions qui furent faites à Louis XIV aux conférences de Gertruydemberg.