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  • lever tous ses postes les uns après les autres,

et la chute d’un des derniers boulevards du royaume, laissa aux vainqueurs le chemin ouvert jusqu’à Paris[1].

(1709-1711) La situation de la France étoit affreuse ; l’hiver rigoureux de 1709 combla ses misères ; et tandis qu’il eût été nécessaire de créer de nouveaux impôts pour défendre le royaume de l’invasion et peut-être de la conquête, il fallut penser à nourrir une population innombrable, sans travail et sans pain. Tout sembloit perdu, lorsque la Providence envoya un secours inattendu dans l’arrivée de la flotte marchande qui revenoit de la mer du sud. Elle apportait en lingots trente millions qui furent prêtés au roi à des conditions supportables ; et l’on put ainsi se préparer à soutenir une nouvelle campagne ; mais en même temps de nouvelles démarches furent faites pour la paix, et les offres de Louis XIV, les humiliations dont ses ambassadeurs se laissèrent abreuver par les Hollandois, auxquels ils avoient été renvoyés pour

1 Un parti hollandois avoit eu la hardiesse de pénétrer de Courtrai jusqu’auprès de Versailles, et avoit enlevé le premier écuyer du roi, croyant se saisir de la personne du dauphin. Il est vrai que le premier écuyer fut délivré, et que ceux qui avoient tenté ce coup si hardi furent tous faits prisonniers. Mais l’avoir seulement osé tenter et avoir été sur le point de réussir, prouve en quel état étoit alors la France.