Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/163

Cette page n’a pas encore été corrigée

  • taires, et le véritable général, non seulement

n’étoit pas le maître de ses troupes, mais souvent même n’étoit pas écouté. Sur ces entrefaites, Eugène et Malborough, qui faisoient ce qu’ils vouloient, opérèrent leur jonction : ils ne commettoient pas de fautes, et savoient profiter de celles des autres. Les deux armées se rencontrèrent à Oudenarde ; et là, ce fut encore plutôt une déroute qu’une bataille. L’armée françoise, débandée et découragée, se retira sous Gand, sous Ypres, sous Tournay, et les généraux des alliés, avec une armée moins nombreuse, purent faire tranquillement le siége de Lille. Jamais, dans toute autre circonstance, entreprise n’eût été plus téméraire : le désordre et le découragement de l’armée françoise la justifièrent ; on ne fit rien pour empêcher ce siége, auquel on pouvoit apporter des obstacles insurmontables ; et malgré la belle défense du maréchal de Boufflers, Lille fut pris, au grand étonnement de l’Europe, et peut-être même de ceux qui l’assiégeoient. Au lieu de combattre on continuoit à se disputer dans l’armée françoise : Vendôme accusoit les conseils du prince ; ceux-ci récriminoient contre Vendôme ; et cependant cette armée, qui auroit pu entourer l’ennemi, l’affamer, peut-être le détruire, sembloit frappée d’une sorte de stupeur, et diminuoit de jour en jour par les maladies et les désertions. Elle laissa en-*