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  • gleterre, au lit de mort de son père, avec moins

de prudence sans doute que de générosité. Cette diversion, si elle eût réussi, auroit été utile sans doute en occupant chez eux les Anglois dont les armées étoient le principal soutien de la confédération ; mais elle ne réussit point, et la France eut bientôt de nouveaux revers et plus grands encore à déplorer.

On faisoit passer les généraux d’un bout de la France à l’autre, et souvent au risque de tout perdre ; une intrigue de cour, un simple caprice suffisoient pour provoquer de semblables déplacements. Le duc de Berwick, que nous venons de voir en Espagne, se trouvoit maintenant opposé au prince Eugène, sur les bords du Rhin[1] ; et le duc d’Orléans commandoit en Espagne ; quant à Vendôme, il continuoit à diriger l’armée de Flandre, mais il avoit au dessus de lui le duc de Bourgogne et ses courtisans. La division régnoit dans le conseil du prince ; les ordres du cabinet de Versailles venoient en outre, et à chaque instant, entraver les opérations mili-*

1 « C’est un grand Diable d’Anglois, sec, qui va toujours droit devant lui, » disoit la reine d’Espagne, qui ne le trouvoit pas assez homme de cour. Ce fut elle qui le fit rappeler ; peu s’en fallut qu’elle ne payât de la perte du trône cette fantaisie de qu’un général d’armée eût en même temps la souplesse d’un courtisan.