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  • mulées ; les méprises n’y furent pas moins funestes

que les fautes, et il s’en commit de plus grandes encore après la défaite. Une armée entière fut détruite ou prisonnière ; on recula du Danube jusque sur les bords du Rhin : la Bavière demeura abandonnée aux dévastations des impériaux ; et Landau fut assiégé et pris presque sous les yeux de nos troupes abattues et découragées. La consternation fut générale en France, et l’on peut juger de la douleur du roi qui, un moment auparavant, ayant tenu, pour ainsi dire, le sort de l’empereur entre ses mains, se trouvoit réduit maintenant à craindre pour ses propres frontières.

(1705) La victoire de Hocstet avoit fait de Malborough le héros de la ligue et l’âme de toutes ses délibérations. Il forma dès lors le projet de porter la guerre dans le cœur de la France ; et toutes ses vues étant tournées vers cet objet, il refusa d’aller au secours du duc de Savoie que Vendôme ne cessoit de poursuivre à outrance. La bataille de Cassano, où le prince Eugène, qui s’étoit fait l’auxiliaire du duc, se vit forcé de reculer devant l’armée françoise, acheva de détruire les dernières espérances de celui-ci sans vaincre son obstination ; et il supporta de voir son pays ravagé et toutes ses forteresses rasées, plutôt que d’accepter cette paix que Louis XIV, de son côté, s’obstinoit à lui offrir. Cependant Malborough