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avoit été envahie sans le moindre obstacle par le duc de La Feuillade ; le duc de Vendôme battoit les armées de Victor-Amédée, et lui enlevoit ses dernières places fortes ; et, cependant toujours obstiné à fermer l’oreille aux propositions que le roi ne cessoit de lui faire, ce prince, réduit aux dernières extrémités, tentoit vainement de faire irruption dans le Dauphiné, pour y chercher des auxiliaires parmi les protestants qui venoient de se révolter, et dont la révolte étoit entretenue au moyen de l’argent et des armes que leur fournissoient les alliés[1].

en dépendoit. « De là, dit le duc de Saint-Simon, cette autorité sans bornes de madame des Ursins, de là la chute de tous ceux qui avoient mis Philippe V sur le trône et de ceux dont les conseils pouvoient l’y soutenir ; de là le néant de nos ministres sur l’Espagne, dont aucun ne put s’y maintenir qu’en s’abandonnant sans réserve à la des Ursins. »

1 Cette révolte, dite des Camisars, et dont le foyer principal étoit dans les Cévennes, eut d’abord de foibles commencements ; mais bientôt, par le peu d’activité que l’on mit à l’éteindre, elle prit tous les caractères de violence et d’atrocité qui signaloient les révoltes des religionnaires. Ils se livrèrent, ainsi qu’ils avoient déjà fait et si souvent, à des cruautés inouïes contre les catholiques, et exercèrent dans les églises les plus horribles profanations. Le mal parut assez grave pour que l’on crût nécessaire d’envoyer contre eux une petite armée et un maréchal de France pour la commander. C’étoit le maréchal de Montrevel. Il les poursuivit vigoureusement, exerçant contre eux de terribles représailles ; et il les eût sans doute facilement détruits sans ces continuels secours qu’ils recevoient des Anglois, et plus particulièrement des Hollandois. Le maréchal de Villars prit la place de Montrevel, lorsque leur courage étoit déjà abattu, tant par les défaites qu’ils avoient essuyées que par le peu de