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de l’Empire la guerre que l’on alloit commencer contre Louis XIV ; enfin, le duc de Savoie ne tarda point à lever le masque, et peu de temps après, le Portugal, qui d’abord s’étoit uni aux deux couronnes, les abandonna pour avoir été abandonné par elles[1], et entra aussi dans cette grande confédération. (1702) Ce vaste incendie de l’Europe étoit à peine allumé, que Guillaume mourut, uniquement occupé dans ses derniers moments de sa haine contre la France, et essayant de la léguer à la princesse de Danemark, qui étoit appelée à lui succéder[2]. Anne, quels

1 « Le Portugal nous avoit manqué, dit le duc de Saint-Simon ; nous avions manqué au Portugal, avec qui on ne put exécuter ce que nous lui avions promis, nos forces navales pour le mettre à couvert de celles de l’Angleterre. L’exécution en étoit d’autant plus essentielle, qu’il étoit clair que les Portugais ne pouvoient pas se défendre, par leurs propres forces, d’ouvrir leurs ports aux flottes ennemies. Il ne l’étoit pas moins que l’Espagne ne pouvoit être attaquée que par le Portugal, et que l’archiduc ne pouvoit mettre le pied ailleurs pour y porter la guerre. »

2 « Il la fit venir à son lit de mort, et après lui avoir donné connoissance de l’état actuel des affaires, des traités qu’il avoit faits, des mesures qu’il avoit prises, il lui rappela ensuite les maximes générales, desquelles les rois d’Angleterre ne devoient jamais s’écarter, savoir que, pour régner tranquillement sur les Anglois, il faut leur donner de l’occupation ; que les guerres étrangères, et principalement contre la France, étoient un des meilleurs moyens de se maintenir paisiblement sur le trône, et d’être maîtresse dans ses États, parce qu’elles lui assureroient l’appui de tous les princes protestants, de l’Europe et de la maison d’Autriche. » (Reboulet, t. 3, p. 113, in-