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ne purent balancer les terreurs que lui inspiroient un prince si ambitieux et un si redoutable voisinage ; il préféra l’alliance de l’empereur, et il n’y auroit eu aucune raison de l’en blâmer, si, par une trahison indigne de tout honnête homme, il n’eût traité secrètement avec lui, en même temps qu’il signoit avec le roi de France et son petit-fils une alliance offensive et défensive ; ainsi Louis XIV le crut et dut le croire au nombre de ses alliés.

Cependant rien n’éclatoit encore : tous les regards des intéressés dans ce grand débat étoient tournés vers l’Angleterre : c’étoit de là que devoit partir le signal des troubles du continent, et tout dépendoit du succès de la lutte de Guillaume avec son parlement. L’habile prince parvint à l’affoiblir en le divisant ; et la chambre des lords s’étant enfin déclarée pour lui, il put payer un subside à l’empereur qui, sur-le-champ, commença les hostilités contre l’Espagne. C’étoit ce qu’attendoit Guillaume, sûr qu’une fois la querelle engagée les Anglois ne pourroient en rester spectateurs indifférents ; et en effet, ayant immédiatement cassé le Parlement qui lui avoit été si long-temps contraire, les élections lui donnèrent une chambre des communes entièrement à sa dévotion. (1701) Dès lors il put faire tout ce qu’il voulut, en Hollande comme en Angleterre ; et le traité, si