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  • mier[1]. C’étoit là sans doute ce que vouloit ce

perfide artisan de discordes ; et il paroît certain qu’au moment même où il signoit ce traité dont une des clauses portoit que l’empereur devoit y accéder dans trois mois, s’il vouloit jouir de ses avantages de co-partageant, il le détournoit secrètement de le faire, lui offrant toutes les forces de la Hollande et de l’Angleterre, pour soutenir ses droits à la succession entière du roi d’Espagne.

Léopold n’avoit pas besoin d’être poussé à faire un tel refus : ses intrigues dans le cabinet de Madrid lui faisoient considérer cette succession comme devant immanquablement revenir à sa maison ; mais la France intrigua plus heureusement que lui. D’ailleurs, touchant immédiatement aux frontières d’Espagne, elle avoit un avantage de position qui sembloit présenter plus de sécurité pour l’avenir ; les droits du sang étoient en outre mieux établis dans la maison de Bourbon ; enfin Charles II fut amené par plusieurs insinuations très adroites à faire son second testament, lequel institua le duc d’Anjou, second fils du Dau-*

1 Relativement au dauphin, ce traité ne changeoit rien à ce qui avoit été établi dans le premier, si ce n’est qu’on y ajoutoit la Lorraine ; le duc Léopold recevoit en dédommagement le Milanois, que l’on ôtoit à l’archiduc pour lui donner tout le reste de la monarchie espagnole.