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ne pouvoit manquer, en faisant naître de nouvelles craintes, de ranimer les anciennes discordes. On a peine à comprendre que Louis XIV qui avoit besoin de la paix, qui désiroit sincèrement la conserver, ait pu donner dans ce piége de signer avec la Hollande et l’Angleterre un traité où il faisoit, de sa pleine autorité, sa part à l’empereur qui avoit sur la succession entière du roi d’Espagne des prétentions que rien ne sembloit pouvoir ébranler. Ce traité produisit donc l’effet qu’il devoit produire : il souleva toute l’Europe, et particulièrement le roi d’Espagne, qui s’indigna justement que, de son vivant, on osât faire ainsi le démembrement de ses états. Pour déjouer des projets dont il étoit profondément blessé, et dont la nation espagnole ne se sentoit pas moins offensée que lui, ce prince fit un testament par lequel il déclara le prince électoral de Bavière, encore enfant, héritier de tous ses royaumes.

(1699-1700) L’année suivante, ce jeune prince mourut ; et Guillaume, dont la situation à l’égard de son parlement n’étoit point changée, reprit ses manœuvres et proposa au roi un second traité de partage ; dont les dispositions sembloient plus propres à concilier les esprits, mais qui, par cela même qu’il donnoit un accroissement de territoire et de puissance à la France, devoit produire en Europe le même effet que le pre-*