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  • liance de cette puissance qui avoit si heureusement

favorisé les triomphes de sa jeunesse, étoit à jamais perdue pour lui au déclin de ses jours. Jacques II se donna la triste et dernière satisfaction de protester contre tout ce qui s’étoit fait de préjudiciable à ses intérêts, à la paix de Riswick.

Louvois mourut pendant le cours de cette guerre[1] que son égoïsme cruel et sa basse jalousie avoient allumée ; et sa mort prévint de quelques instants la disgrâce éclatante que lui préparoit son maître désabusé, et qui, trop long-temps la dupe de ses artifices, venoit enfin d’en découvrir les dernières et peut-être les plus coupables manœuvres[2]. On ne peut nier que ce ministre ne possédât à un très haut degré, et, ainsi que nous l’avons déjà dit, la sagacité et l’activité nécessaire pour saisir l’ensemble et les détails de la vaste administration qui lui avoit été confiée, et qu’il ne l’eût perfectionnée de manière à y produire ce qu’on n’auroit pas cru

1 En 1692.

2 Le roi avoit découvert le projet que ce ministre avoit formé de le brouiller avec les Suisses, dans la seule vue de rendre la conclusion de la paix plus difficile et ses services plus nécessaires ; il avoit acquis en outre la conviction que la guerre entre la France et la Savoie étoit encore un résultat de ses manœuvres coupables et intéressées ; et que, si la rupture avoit eu lieu, c’étoit lui qui en avoit fourni au duc le prétexte, en empêchant un de ses courriers d’arriver à la cour. (Mém. de l’abbé de Choisi.)