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toujours été le premier à repousser toutes propositions d’accommodement, et son obstination soutenoit ses alliés au milieu de tant de revers qui se succédoient presque sans interruption ; Louis, au contraire, malgré ses succès non interrompus, désiroit la paix ; ses peuples étoient épuisés et mécontents ; et il falloit une autorité aussi absolue que la sienne et aussi fortement établie, pour leur faire supporter ce fardeau toujours croissant d’impôts dont il étoit forcé de les accabler.

Ce fut de même l’épuisement de leurs peuples, et surtout la nécessité où l’empereur se trouva de partager ses forces afin de faire face aux Turcs, à qui l’occasion avoit paru favorable pour insulter de nouveau ses frontières, qui triompha enfin de la persévérance des alliés ; et toutefois ce ne fut que lentement et pour ainsi dire aux dernières extrémités. Même après les premières ouvertures de paix qui furent faites, dans lesquelles le roi de France montra avec quelle ardeur il désiroit cette paix, en consentant d’abord à ce qui devoit le plus coûter à sa fierté et à toutes ses affections, c’est-à-dire à reconnoître Guillaume comme roi d’Angleterre, il se

salutaire préserva si souvent des périls où les avoient jetés leurs propres fureurs. On entendoit autrement les choses dans le bel âge de la civilisation : tout s’y faisoit entre les princes chrétiens sans le pape, malgré le pape ou contre le pape.