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plus efficacement leur commun ennemi, lequel étoit le roi très chrétien et le fils aîné de l’église. La circonstance étoit des plus favorables. L’empereur Léopold, vainqueur des Turcs, pacificateur de la Hongrie dont il venoit de rendre le trône héréditaire dans sa maison, régulateur suprême de l’empire qui, dans ces graves circonstances, avoit remis en quelque sorte ses destinées entre ses mains, se trouvoit au plus haut degré de puissance où il fût encore parvenu ; et l’orage formé par la ligue d’Ausbourg contre Louis XIV étoit sur le point d’éclater. Alors ce monarque, instruit de tout ce qui se passoit, et jugeant qu’il étoit de la prudence de prévenir ses ennemis, déclara le premier la guerre à l’empereur en faisant brusquement irruption dans l’empire.

Cependant il parut alors que sa confiance en lui-même étoit un peu diminuée ; car, même après avoir passé le Rhin dans un appareil formidable, que suivirent des succès qui sembloient décisifs[1], il fit des propositions de paix qui,

1 Ses troupes passèrent le Rhin et s’emparèrent en peu de temps de Philisbourg, Keiserloutre, Manheim, Spire, Trèves, Worms, Oppenheim, et d’un grand nombre d’autres places qui formèrent comme une nouvelle barrière pour la France ; elles se répandirent dans la campagne, mettant tout le pays à contribution, et portèrent la terreur jusqu’aux portes d’Ausbourg.