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toutes semblables au duc de Montmouth, fils naturel du roi, que ses suggestions perfides conduisirent finalement à l’échafaud ; car tout porte à croire qu’il les trompoit également l’un et l’autre, et que son véritable projet étoit d’établir en Angleterre un gouvernement républicain, qu’il jugeoit plus conforme aux doctrines protestantes de sa nation. Il mourut avant d’avoir mis fin à ces projets criminels. Charles le suivit de près ; et son frère Jacques II lui succéda, sans opposition apparente, mais au milieu de tous ces ferments de discorde que ce fatal ennemi de sa famille avoit semés, et que son propre gendre continua de fomenter avec encore plus d’adresse et de succès. Il n’est point de notre sujet de rendre compte de la révolution nouvelle qui mit fin à la dynastie malheureuse des Stuarts ; mais cette révolution ne tarda pas à arriver, secrètement favorisée par l’empereur et par le roi d’Espagne, qui ne voyoient que ce moyen d’enlever à la France, et sans retour, l’alliance de l’Angleterre. Telle étoit l’abjection profonde où les intérêts purement matériels de la politique moderne avoient plongé la chrétienté. Des rois catholiques poussoient un prince protestant à usurper le trône de son beau-père, catholique comme eux ; tout prêts à sanctionner, à la face du monde, cette usurpation sacrilége, et se croyant en droit de le faire, afin de combattre