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relâche dans les cabinets pour tâcher de les soulever tous à la fois contre le monarque qui menaçoit la liberté de tous, et trouvoit partout des esprits disposés à l’entendre et pénétrés de la nécessite pressante de prévenir un danger qui n’étoit que trop réel. Ainsi fut formée la ligue d’Ausbourg, la plus, formidable qui se fût encore élevée contre celui que l’on considéroit alors comme l’ennemi commun de l’Europe.

Cependant de grands événements s’étoient passés en Angleterre depuis la paix de Nimègue : le dangereux génie de Shafstbury n’avoit cessé d’y remuer le parti protestant contre les catholiques, et d’ébranler ainsi le trône des Stuarts, dont ceux-ci étoient le principal appui. Il avoit le premier excité l’ambition du prince d’Orange, en lui faisant entrevoir que la route du trône n’étoit pas aussi difficile pour lui qu’il auroit pu le penser ; et, d’un autre côté, il donnoit des espérances

mourir, sur diverses, parties de sa succession, et entre autres sur plusieurs fiefs dont elle prétendoit pouvoir hériter. Le nouvel électeur lui contestoit ce droit ; le roi de France soutenoit vivement les prétentions de sa belle-sœur. Il avoit d’abord parlé de faire mettre sous le séquestre les terres contestées, et bien qu’il se fût ensuite fort radouci, et que, sur la demande de l’empereur et de plusieurs princes de l’empire, il eût consenti à soumettre cette affaire à l’arbitrage du pape, l’électeur n’étoit point tranquille ; et sans doute, avec un semblable adversaire, il avoit quelque sujet de ne point se tranquilliser.