Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/116

Cette page n’a pas encore été corrigée

ressentiment que produisit cet événement fut profond et ineffaçable : on peut dire que l’Europe entière partagea cette injure ; il n’y eut pas un seul de ses souverains qui se crût désormais en sûreté, tant que la puissance orgueilleuse et colossale qui pesoit ainsi sur eux, ne seroit point abattue ou du moins humiliée. Nous allons voir bientôt ce qui en résulta.

De tous les ennemis que les entreprises de Louis XIV avoient conjurés contre lui, le plus implacable et sans doute le plus habile étoit le prince d’Orange. Nous avons déjà fait connoître ses projets ambitieux, ses liaisons avec Shaftsbury, et le mariage qui l’avoit si impolitiquement, rapproché du trône d’Angleterre. Sa haine contre le roi de France s’accroissoit encore de toute la violence de sa coupable ambition ; car il n’y avoit point d’apparence que, soutenu d’un allié si puissant, Charles II pût jamais être renversé par la faction qui conspiroit dans l’ombre contre lui. Aidé du nouvel électeur palatin, qu’un démêlé récent avec la cour de France tenoit, à l’égard de Louis, dans de continuelles appréhensions[1], Guillaume intriguoit donc sans

  • pereur consentit à ce que Louis XIV gardât Strasbourg et tout ce

qui lui avoit été adjugé par les chambres de Metz et de Brisac ; et ainsi se termina l’affaire des réunions.

1 Ce démêlé s’étoit élevé à l’occasion des prétentions de la duchesse d’Orléans, sœur de l’électeur palatin qui venoit de