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qu’excitoit trop souvent le ton de maître que Louis XIV avoit coutume de prendre avec les petits États, eurent l’imprudence de se liguer avec elle. Il étoit évident qu’avec un si foible auxiliaire, cette puissance, telle qu’elle se trouvoit alors, ne pouvoit résister à la France ; et il falloit qu’elle se crût bien profondément insultée, pour courir les chances d’une lutte aussi inégale. Les résultats n’en furent pas long-temps indécis : rien ne résista dans les Pays-Bas espagnols, où l’armée françoise s’empara de Courtrai et de Dixmude, et assiégea de nouveau Luxembourg ; une seconde armée battoit en même temps les Espagnols en Catalogne, et la flotte du roi bombardoit et réduisoit en cendres la ville de Gênes. La prise de Luxembourg ne tarda point à couronner cette suite non interrompue de succès ; et le roi d’Espagne, réduit aux abois, se vit dans la nécessité de conclure avec Louis une trève de vingt ans, à laquelle l’empereur fut également obligé d’accéder, et qui valut provisoirement au vainqueur plus qu’il n’avoit d’abord demandé dans l’affaire des réunions et des dépendances[1]. Toutefois le

1 La France, en vertu de ce traité provisoire, rendit Courtrai et Dixmude dans l’état où se trouvèrent ces deux places, c’est-à-dire démantelées, et retint Luxembourg, Bouvines, Beaumont et Chinci, ce qui régla l’affaire des dépendances. De son côté, l’em-*