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commune avec les Turcs contre un prince chrétien, et d’avoir été assez généreux pour ne pas conspirer avec les infidèles la ruine entière de la chrétienté. Ce fut même ce moment qu’il choisit pour châtier les Algériens dont il avoit à se plaindre, ce qu’il fit avec cet éclat et ce bonheur qui l’accompagnoient dans toutes ses entreprises ; mais il n’en continuoit pas moins de se montrer intraitable dans ses disputes avec l’Espagne. Cette affaire et celle des réunions se poursuivoient de sa part avec la même ténacité ; sa prétention étoit de vouloir ainsi s’établir jusque dans les entrailles de l’Empire, et l’on peut concevoir que ni l’empereur ni le roi d’Espagne n’étoient disposés à acheter à ce prix la continuation d’une paix pour eux déjà si onéreuse. Le roi prit donc la résolution d’y contraindre d’abord cette dernière puissance en faisant entrer brusquement ses troupes dans les Pays-Bas espagnols, où elles ne trouvèrent aucune résistance. Les États de Hollande, malgré les sollicitations pressantes du prince d’Orange, ne voulurent point se mêler de cette querelle, se rappelant ce qu’il leur en avoit déjà coûté pour avoir osé se commettre avec le grand roi ; le roi d’Angleterre, entièrement sous l’influence de la France, refusa sa médiation ; et l’Espagne, abandonnée à ses propres forces, ne trouva que les Génois qui, poussés par des ressentiments