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  • session simultanée de deux des plus fortes places

de l’Europe, Strasbourg sur le Rhin, et Cazal dans le Montferrat, et de lui ouvrir ainsi la libre entrée de l’Allemagne et de l’Italie. Par la violence avec laquelle l’affaire des réunions étoit poursuivie, quatre électeurs de l’empire se trouvèrent bientôt sous le joug de la France ; et bien que les contestations, commencées avec l’Espagne, eussent été conduites d’abord avec une apparence de modération, Louis XIV, ennuyé des lenteurs des conférences, imagina d’en hâter la conclusion par un de ces moyens expéditifs qui lui étoient familiers, et fit faire, en pleine paix, le blocus de la ville de Luxembourg. Les princes crièrent à l’oppression et invoquèrent la protection de l’empereur ; mais celui-ci, que pressoient d’un côté les Turcs qui se préparoient à lui faire la guerre, de l’autre les mécontents de Hongrie qu’il avoit peine à contenir, n’étoit pas en position de s’interposer pour eux d’une manière efficace, et se vit bientôt réduit à ces extrémités presque désespérées dont le tira la valeur brillante du roi de Pologne Sobieski. Il faut avouer ici que le roi de France eut du moins la pudeur de ne pas abuser de cette situation malheureuse du chef de l’empire ; et si l’on considère quelle étoit dès lors la morale politique de l’Europe, il faut lui savoir gré de n’avoir pas fait, en cette circonstance, cause