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droits acquis par de longues prescriptions, blessoit presque tous les princes de l’Europe, et plus particulièrement ceux de l’Empire ; la seconde qui, regardant uniquement l’Espagne, n’étoit autre chose que l’abus du droit du plus fort, et nous ne craignons pas de le dire, dans toute sa brutalité[1]. Les intrigues de son ministre venoient en outre de lui acquérir la pos-*

1 Le traité de Westphalie avoit cédé à la France la souveraineté entière des trois évêchés de Metz, Toul et Verdun. Avant qu’ils eussent été ainsi réunis à la couronne de France, il s’étoit fait, à diverses époques, des démembrements très considérables de plusieurs fiefs qui en dépendoient, et cela par divers motifs de convenances qu’il est inutile de rappeler ici. Quelles que fussent les origines de ces démembrements, la possession en étoit fort ancienne, et les possesseurs invoquoient justement la prescription. Louvois sut persuader au roi qu’il falloit passer outre ; et deux chambres de justice furent instituées, l’une à Metz, l’autre à Brisac, à l’effet d’examiner les titres de ceux qui possédoient les terres contestées. Le roi de Suède y fut ajourné pour le duché des Deux-Ponts, celui d’Espagne pour le comté de Chinci, et successivement l’électeur de Trèves, le Palatin, l’évêque de Spire, le Landgrave et plusieurs autres princes de l’empire ; et nonobstant leurs plaintes, ces réunions se firent en vertu des sentences rendues par ces deux chambres de justice.

L’autre affaire n’intéressoit que le roi d’Espagne : il s’agissoit de régler les dépendances, tant des places que le roi avoit rendues à cette couronne par le dernier traité de paix, que de celles qu’il lui avoit été accordé de retenir pour lui-même. Les deux puissances n’étoient point d’accord sur les limites de ces territoires, et chacune faisoit valoir ses raisons et ses droits, le traité n’ayant rien déterminé sur ce point.