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Cependant, dès le commencement de cette paix de Nimégue[** ? ] à la fois si hostile contre le pape et contre les protestants, Louvois, jaloux de l’éclat que jetoient les travaux de Colbert, et dans son ambition effrénée, ainsi que nous l’avons déjà dit, ne croyant point avoir la faveur de son maître, si quelque autre en étoit favorisé, fomentoit des guerres nouvelles en poussant ce maître superbe à des actes arbitraires envers des souverains étrangers, ou, pour mieux dire, à des usurpations criantes, dont l’effet devoit être de les alarmer et de les exaspérer ; telles furent les deux trop fameuses affaires des réunions et des dépendances : la première, qui attaquoit des

sainte qu’ils professent dans toute sa pureté, qui seuls peuvent en être profondément pénétrés. Les fauteurs du protestantisme n’en ont pas le droit, eux qui se sont montrés plus intolérants et plus barbares envers ceux qu’ils appellent papistes que les païens eux-mêmes à l’égard des premiers chrétiens ; eux qui, pendant des siècles, ont inondé les échafauds de leur sang, inventant pour leurs victimes des tortures nouvelles et des supplices nouveaux ; qui, même encore aujourd’hui, dans une île fameuse que l’on peut considérer comme le centre de la réforme expirante, nous offrent le spectacle hideux et lamentable de plusieurs millions de catholiques en butte à tous les genres d’oppression, en proie à toutes les horreurs de la misère, jetés en quelque sorte hors de la société. Le docteur Lingard, dans son Histoire d’Angleterre, vient de nous révéler les horribles secrets du passé, et l’Europe chrétienne n’a qu’un cri d’indignation contre ce qui se passe présentement au milieu de cette nation, que nos politiques niais appellent encore la terre classique de la liberté.