Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/109

Cette page n’a pas encore été corrigée

  • ractère qu’irritoient les moindres obstacles et à

qui rien ne devoit résister, la révocation de l’édit de Nantes fut donc signée. Certes, et personne ne le pourra contester, le roi de France avoit le droit politique et religieux d’arrêter, au milieu de ses sujets, la propagation d’erreurs aussi funestes pour le salut des âmes que dangereuses pour le maintien de l’ordre social. Comme chrétien et comme roi, il étoit le maître d’exclure les protestants des fonctions publiques ; c’étoit son devoir de leur interdire l’exercice public de leur culte, trop long-temps toléré ; mais c’est là qu’il devoit s’arrêter. Le reste il falloit l’abandonner au zèle des missionnaires qui, plus lentement peut-être, mais aussi plus sûrement, auroient opéré en France la destruction du calvinisme, qu’il falloit attaquer au fond des cœurs, et non dans la personne et les biens de ses sectateurs. Il est donc impossible de ne pas désapprouver un prince qui gâte ainsi par la violence ses inspirations même les meilleures ; et il y a tout à la fois du bien et du mal dans la révocation de l’édit de Nantes, que la plupart de ceux qui en ont parlé n’ont su que louer ou blâmer sans restriction. Faire abattre les temples des protestants, défendre leurs assemblées, expulser leurs ministres, fermer leurs écoles, et les contenir ainsi par toutes les mesures de police jugées nécessaires, c’étoit aller au but