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Nantes.)

que celle où le roi, en paix avec l’Europe entière et redouté de tous ses ennemis, n’avoit à craindre du grand coup qu’il alloit frapper que des plaintes impuissantes et rien au delà. D’autres jugeoient que la violence n’étoit pas un bon moyen d’opérer des conversions ; que la persécution, loin de ramener les esprits, pouvoit faire des fanatiques ; que, si l’on poussoit les huguenots au désespoir, on se verroit entraîné soi-même fort au delà de ce qu’on avoit d’abord résolu, et forcé peut-être à des rigueurs que l’on n’avoit pas prévues ; ils craignoient une émigration fatale à la France sous bien des rapports, et pensoient que des moyens plus doux auroient à la fois plus de justice et d’efficacité. Il est bon de remarquer que le père Lachaise, jésuite et confesseur du roi, s’étoit rangé à ce sentiment ; il est indubitable que c’eût été celui du chef de l’église, s’il eût été appelé à une délibération qu’il lui appartenoit de diriger, et que, dans tout autre temps, on n’eût point osé conduire à sa fin sans être soutenu par ses avis. Mais la déclaration venoit d’être rendue : les évêques de France avoient remis le pape à sa place, et Louis XIV pouvoit maintenant, quand il lui semblerait bon, se faire pape lui-même dans ses états.

Le premier avis lui sembla le meilleur, et il devoit sans doute convenir davantage à ce ca-*