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  • mençoit à craindre une semblable séparation,

il se hâta de rassurer ses peuples, et, de concert avec ces mêmes évêques, déclara hautement que jamais ni lui, ni le clergé de France n’avoit eu la pensée d’attenter à l’autorité spirituelle du vicaire de Jésus-Christ, et de se soustraire à son obéissance. Telles furent les inconséquences de Louis XIV et de son conseil de prélats ; et c’est là comme une fatalité attachée à tous ceux qui ont la prétention de disputer avec l’autorité spirituelle, et de chercher la mesure plus ou moins grande de ses droits. Ceux qui lui refusent toute espèce de droits sont plus raisonnables et plus conséquents : nous verrons plus tard la suite et les effets de ces tristes démêlés.

Tandis qu’il en agissoit ainsi avec la cour de Rome, le roi s’occupoit avec un zèle très ardent de la conversion des calvinistes, et n’avoit pas moins à cœur de les ramener dans le giron de l’église romaine que de tenir le pape à juste distance de l’église gallicane. Une année avant la fameuse assemblée du clergé (en 1680), il avoit rendu une ordonnance dont l’objet étoit de les exclure de certains emplois publics et d’arrêter les effets du prosélytisme qu’ils continuoient d’exercer au milieu de ses sujets catholiques. Il fit fermer tous les temples élevés en contravention aux clauses de l’édit de Nantes ; des missionnaires furent envoyés pour les prè-*