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le monarque furieux prit la précaution étrange de faire interjeter, dans le parlement, appel au futur concile, de tout ce que le pape pourroit entreprendre à l’avenir contre les droits de sa couronne. L’archevêque de Paris et la Sorbonne approuvèrent les conclusions du procureur du roi et se portèrent de même appelants sur ces futures entreprises du souverain pontife, ce qui parut inoui et ne se peut qualifier[1] ; alors le schisme sembla inévitable et beaucoup de consciences s’alarmèrent : celle du roi ne fut pas la dernière à se troubler. Comme il étoit au fond sincèrement catholique, sa conduite, dans toutes ses malheureuses entreprises contre la cour de Rome, n’étoit qu’incertitudes et contradictions ; emporté par ses premiers mouvements, il alloit d’abord au delà de toutes les bornes ; puis, comme s’il eût été épouvanté de l’espace qu’il avoit parcouru, il revenoit sur ses pas et en quelque sorte malgré lui. Ainsi donc, quoiqu’il eût fait tout ce qu’auroit pu faire un prince dont le dessein bien arrêté eût été de se séparer de l’église romaine, il est hors de doute que l’idée d’un schisme ne lui étoit jamais entrée dans l’esprit ; et l’on en doit dire, autant des évêques qui s’étoient faits ses flatteurs et ses complices. Dès que la voix publique lui eut appris qu’on com-*

1 Reboulet, t. II, p. 390, in-4o.