Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/103

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’empereur mettoit en avant d’autres compétiteurs, et parmi eux, un prince de Bavière. Vu certaines circonstances qui se trouvoient dans la position de ces deux rivaux, la confirmation du pape devenoit nécessaire pour que l’élection de l’un ou de l’autre fût canonique : or, Innocent XI n’avait garde de donner la préférence au prince de Furstemberg, créature de Louis XIV, et qu’il considéroit comme le principal auteur des maux que la dernière guerre avoit causés à l’empire et à la chrétienté : le prince bavarois fut donc élu. En cette occasion, le souverain pontife usoit d’un droit que lui reconnoissoient tous les princes chrétiens : cependant qui le croiroit ? le roi de France n’eut pas honte d’éclater contre lui en termes encore moins mesurés qu’il ne l’avoit fait jusqu’alors, et de l’accuser publiquement d’injustice et de partialité. Dans ses emportements, il sembloit résolu de pousser cette fois-ci les choses jusqu’à la dernière extrémité ; et cependant ne pouvant s’empêcher de craindre ce même pouvoir qu’il affectoit de braver depuis si long-temps, et cherchant en quelque sorte à s’aguerrir contre l’effet de ces armes spirituelles dont Innocent XI l’avoit plus d’une fois menacé,

promu, malgré les oppositions de la cour de Vienne. C’étoit une des qualités de Louis XIV d’être reconnoissant envers ceux qui l’avoient servi.