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d’assez graves inconvénients, il proposoit un moyen d’y remédier, moyen, selon lui, très-facile et très efficace : c’étoit de se passer du pape, de rétablir les élections par le peuple et par les chapitres, pour ensuite, avec l’agrément du roi, être procédé par le métropolitain à l’ordination et à l’imposition des mains, sans avoir recours à aucune autre puissance. » Ce discours, qu’on auroit cru prononcé dans le Parlement de Henri VIII, par son vicaire-général Cromwel, fut terminé par les plus violentes invectives contre Innocent XI, que cet avocat-général n’eut pas honte de présenter comme fauteur d’hérétiques, protecteur des disciples de Jansénius, spectateur tranquille des progrès du Quiétisme ; qu’il eut l’audace de peindre comme un vieillard dont l’âge et les infirmités avoient affoibli la tête, à qui on rendroit même service en se passant de ses bulles et en le déchargeant du fardeau trop pesant pour lui de gouverner les églises particulières[1].

Quelque aveuglé qu’il fût par la colère, le roi eut encore cette fois-ci plus de bon sens que ceux qui croyoient lui plaire en se livrant à de pareils excès. L’élection démocratique des évêques ne pouvoit être de son goût ; et, en ce qui touchoit la personne du pape et son caractère

1 Reboulet, t. 2, p. 384-385, in-4o.