Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 20.djvu/106

Cette page n’a pas encore été corrigée

ma garderobe, avertissant qu’il faut rendre mon collier du S. Esprit et la croix qui y pend au grand Tresorier de l’ordre, et la croix de S. Loüis que le Roy m’a donnée, au bureau de la guerre.

Seisiesmement, je legue une fois payé, trois mil livres au Sr. Bertrand que je ne puis trop louer depuis qu’il prend soin de mes affaires, mil livres au Sr du Nesme, qui a esté mon tres bon et tres fidele maistre d’hostel et qui l’est a present de M. de Maurepas, mil livres au Sr Foucault, mon chirurgien, cinq cent francs a Monfort, mon cuisinier, six cent francs a Broèller mon suisse, autres six cent francs a Contois, mon laquais, deux cent francs a mon postillon, autant au frotteur, trois cent francs a Laurent, deux cent francs a Marie qui fait bien les choses de service dans la Maison, cent francs au garçon de cuisine et quatre cent francs a mon cocher Fribourg, si on ne lit pas bien parce que j’ay recrit la somme, c’est quatre cent francs que je luy donne. Declarant bien expressement que je révoque tous les legs faits a ceux de mes domestiques actuels qui ne seront plus a moy au jour de mon déceds. Je suis si content de tous, principalement des principaux, et j’en ay toujours esté si fidelement et si honnestement servi, que j’ay grand regret de ne pouvoir le reconnoistre mieux.

Je donne à l’Abbaye de la Trappe le portrait original de leur saint abbé et Reformateur, et je demande tres instament a tous les Abbés, Religieux et Solitaires de cette Stemaison leurs prieres et sacrifices pour le repos de mon ame, de celle de ma tres chere espouse et de tous les miens.

Je prie Monsieur Daguesseau de Fresne, Conseiller d’Estat ordinaire, duquel ainsy que de sa famille j’ay toujours receu beaucoup de marques d’amitié, de voiloir bien m’en donner cette derniere, d’estre l’Executeur de ce mien testament