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reçut aux Tuileries les harangues des compagnies supérieures et autres corps qui ont accoutumé d’haranguer. Le 24, il alla voir Mme la Duchesse et les deux filles de Mme la Princesse, morte la veille. On vit avec surprise qu’il alla voir aussi la duchesse de Brunswick, sa soeur. Ses visites s’y bornèrent ; elles ne s’étendirent pas jusqu’aux princes et princesses du sang, petits-enfants de Mme la Princesse. Enfin, le 25, il retourna à Versailles avec la même pompe qu’il en étoit venu.

Le conseil de régence prit fin. Le conseil d’État ne fut composé que de M. le duc d’Orléans, M. le duc de Chartres, M. le Duc, du cardinal Dubois et de Morville, secrétaire d’État jusqu’alors sans fonction, à qui le cardinal Dubois remit sa charge de secrétaire d’État avec le département des affaires étrangères. Maurepas, secrétaire d’État, jusqu’alors sous la tutelle de La Vrillière, son beau-père, commença à faire sa charge de secrétaire d’État avec le département de la marine. La Vrillière demeura comme il étoit sous le feu roi ; mais il ne remit qu’un peu après le détail de Paris et de la maison du roi à son gendre, qui étoient de son département, et Le Blanc demeura secrétaire d’État avec le département de la guerre pour ne pas y rester longtemps. Le conseil des finances, les mêmes, excepté Morville, et de plus Armenonville, garde des sceaux, Dodun, contrôleur général, et les deux conseillers d’État au conseil royal des finances. Le maréchal de Villeroy, chef de ce conseil, étoit exilé à Lyon. Le conseil des dépêches [1] étoit composé de M. le duc d’Orléans, des deux princes du sang, du cardinal Dubois et des quatre secrétaires d’État. Ainsi tout cet extérieur, aux princes du sang près, reprit tout celui du temps du feu roi. On consola La Vrillière de son déchet par la survivance de sa charge de secrétaire d’État à son fils.

Il y avoit assez longtemps que le comte de Toulouse avoit

  1. Conseil de l’administration intérieure, voy. t. Ier, p. 446.