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maisons du prince et de la princesse des Asturies, lorsque j’ai parlé de cet établissement. Je n’ai donc rien à y ajouter, sinon que leurs fonctions chez le prince et la princesse sont pareilles à celles que les mêmes charges ont chez le roi et chez la reine. L’âge alors si tendre des infants me dispensera de parler des personnes employées auprès d’eux. Del Surco et Salazar, major des gardes du corps, lieutenant général et homme d’esprit et de qualité, furent dans la suite gouverneurs chacun d’un. Je le dis pour la singularité de cette fortune pour un homme tel que le Surco, et pour celle du soupçon peut-être mal fondé, mais reçu comme certain par tout le monde, que le Salazar avoit empoisonné sa femme, comme le duc de Popoli avoit fait la sienne, ce qui fit dire à la cour qu’avoir empoisonné sa femme étoit une condition nécessaire pour arriver à l’honneur et à la confiance d’être gouverneur des infants.

La médiannate que paye au roi d’Espagne un grand d’Espagne pour la première fois monte à huit mille ducats. Ses descendants en payent quatre mille à chaque mutation. Les frais pour la première fois vont bien à la moitié. Les lanzas que paye tous les ans un grand d’Espagne se montent à soixante pistoles, quand sa grandesse est placée sur un titre de Castille.




CHAPITRE II.


Miraval, gouverneur du conseil de Castille ; son caractère. — Caractère du grand inquisiteur. — Conseils. — Deux marquis de Campoflorido extrêmement différents à ne pas les confondre. — Archevêque de Tolède. — Constitution. — Inquisition. — Le nonce ni les évêques n’ont point l’Excellence. — Premier et unique exemple en faveur de l’archevêque de Tolède, de mon temps. — Conseillers et