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On lui destine le cordon bleu. — Je ne veux point profiter de la nouveauté de cet exemple. — Continuation de l’étrange procédé du cardinal Dubois à mon égard, qui fait hasarder à M. le duc d’Orléans une entreprise d’égalité avec le prince des Asturies. — La Fare envoyé en Espagne de la part de M. le duc d’Orléans. — Son caractère. — Malice grossière à mon égard du cardinal Dubois, suivie de la plus étrange impudence. — Il prend à Torcy la charge des postes. — Bon traitement fait à Torcy. — La duchesse de Ventadour, et Mme de Soubise en survivance, gouvernantes de l’infante, et le prince de Rohan chargé de l’échange des princesses.209
Chapitre xii. — Mon départ de Paris pour Madrid. — Je rencontre et confère en chemin avec le duc d’Ossone. — Je passe et séjourne à Ruffec, à Blaye et à Bordeaux, et y fais politesse aux jurats. — Arrivée à Bayonne. — Adoncourt et Dreuillet, commandant et évêque de Bayonne ; quels. — Pecquet père et fils ; quels. — Impatience de Leurs Majestés Catholiques de mon arrivée, qui la pressent par divers courriers. — Audience de la reine douairière d’Espagne. — Son logement. — Elle me fait traiter à dîner. — Son triste état. — Adoncourt fort informé. — Passage des Pyrénées. — Je vais voir Loyola. — Arrivée à Vittoria. — Présent et députation de la province. — Trois courriers l’un sur l’autre pour presser mon voyage. — Je laisse mon fils aîné fort malade à Burgos, et poursuis ma route sans m’arrêter. — Cause de l’impatience de Leurs Majestés Catholiques. — Basse et impertinente jalousie de Maulevrier. — Arrivée à Madrid, où je suis incontinent visité des plus grands, sans exception de ceux à qui je devois la première visite. — Je fais ma première révérence à Leurs Majestés Catholiques et à leur famille. — Conduite très singulière et tout opposée des ducs de Giovenazzo et de Popoli avec moi. — Visite à Grimaldo, particulièrement chargé des affaires étrangères. — Succès de cette visite. — Il connoît parfaitement le cardinal Dubois. — Esquisse du roi d’Espagne ; de la reine d’Espagne ; du marquis de Grimaldo. — Le roi et la reine d’Espagne consentent, contre tout usage, de signer eux-mêmes le contrat du futur mariage du roi et de l’infante. — Ils y veulent des témoins, que je conteste et que je consens enfin. — Signature des articles. — Office à Laullez.251
Chapitre xiii. — Audience solennelle pour la demande de l’infante en mariage futur pour le roi. — Audience de la reine d’Espagne. — Audience du prince des Asturies et des infants. — Bêtise de Maulevrier, qui ne se couvrit point. — Conduite énorme de Maulevrier avec moi, bien pourpensée et bien exécutée jusqu’au bout, pour me jeter dans le plus Fâcheux embarras sur les raisonnements du contrat de mariage, de guet-apens, en pleine cérémonie de la signature. — Ma conduite pour y précéder, comme je fis, le nonce et le majordome-major du roi, sans les blesser. — Signature solennelle du contrat du futur mariage du roi et de l’infante. — Le prince des Asturies cède partout à l’infante depuis la déclaration de son futur mariage avec le roi. — Je me maintiens adroitement en la place que j’avois prise. — Difficulté poliment agitée sur la nécessité ou non d’un instrument en françois. — Maulevrier forcé de laisser voir toute sa scélératesse, de laquelle je me tire avec tout avantage, sans montrer la sentir. — Autre honte à Maulevrier chez Grimaldo. — Politesse