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plus vieux seigneurs espagnols. Il avoit de la grâce et de la prudence en tous ses discours et en toutes ses manières, quoique gai et libre et de la meilleure compagnie du monde. Depuis mon retour, il alla faire un voyage en Italie et vint faire un tour en France, où nous fumes ravis de nous retrouver. Il y fut peu, et dans ce peu, hommes et femmes de la cour le couroient, et tout le monde fut affligé de son départ. À son retour en Espagne il eut les hallebardiers de la garde, qui sont comme nos Cent-Suisses, par la mort du marquis de Montalègre, et longtemps après la compagnie des gardes du corps italienne, qui étoit sa grande ambition, lorsque le duc d’Atri la quitta pour être majordome-major de la reine à la mort du marquis de Santa Cruz, et mourut assez jeune quelques années après dans cette charge. En arrivant en Espagne je le trouvai ayant déjà la Toison d’or et la clef de gentilhomme de la chambre.

Le vieux marquis Ferrero qui avoit l’Annonciade, et qui a été ambassadeur de Savoie auprès de Louis XIV, il y a fort longtemps, étoit d’une branche cadette de cette maison. C’étoit un homme de beaucoup d’esprit, de capacité et de mérite. Sa bisaïeule étoit aussi Fiesque. Ces Ferrero ont eu quelques grandes alliances.

Melphe, Doria, Génois, d’une des quatre grandes et premières maisons de la république, transplanté à Naples.

Palagonia, Gravina, en Sicile, d’une des plus grandes maisons du pays.

Robecque, Montmorency, branche sortie de celle de Fosseux. Le second prince de Robecque quitta le service d’Espagne en 1678 et se mit en celui de France, où il eut un régiment. Il mourut de maladie à Briançon en Dauphiné, en 1691. Il avoit épousé la sœur du comte de Solre, chevalier du Saint-Esprit en 1688 et lieutenant général dont la mère étoit sœur du père du prince d’Isenghien, gendre du maréchal d’Humières. Il laissa deux fils. L’aîné, prince de