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s’y retira à la mort de la reine sa première femme, et y a demeuré jusque fort près de son second mariage. J’y ai vu une comédie extrêmement magnifique, dans une salle faite pour ce spectacle, où le duc de Medina-Coeli avoit convié toute la cour et le plus distingué de la ville, hommes et femmes, après le retour de Lerma, où je vis le duc de Linarez, tout évêque qu’il étoit, et le cardinal Borgia ; tout y étoit plein, mais avec un grand ordre et décence, et rien de plus magnifique que l’abondance des rafraîchissements et de tout ce qui accompagna la fête.

Medina de Rioseco, Enriquez y Cabrera, amirante héréditaire de Castille. Cette maison depuis son origine, ses grandesses, le personnel de l’amirante de Castille, lors de l’avènement de Philippe V à la couronne d’Espagne, ont été traités avec un si grand détail, (t. III, p. 122), sa conduite depuis sa fuite en Portugal, le triste personnage qu’il y fit jusqu’à sa mort, (t. III, p, 435), qu’il ne s’en pourroit faire ici que d’ennuyeuses redites.

2 Medina-Sidonia, Guzman. C’est le premier duché des Castilles. Les antérieurs à celui-là sont éteints. Il est en Andalousie, vers le détroit de Gibraltar. Jean II, roi de Castille l’avoit donné, sans érection, à J. Guzman, maître de l’ordre de Calatrava. Cette terre tomba à Henri Guzman, second comte de Niebla, dont le fils aîné, Jean-Alphonse de Guzman, fut créé, en février 1445, par le même roi Jean II, duc de Medina-Sidonia, mais seulement pour sa personne. Le roi Henri IV l’étendit, en février 1460, non seulement à sa postérité légitime, mais encore à son défaut à l’illégitime. Cela sent bien le mauresque et l’Afrique. La maison de Guzman est une des plus anciennes, des plus grandes et des plus illustres d’Espagne, et y figuroit fort dès le Xe siècle. Le duché de Medina-Sidonia est demeuré dans la postérité masculine et légitime du premier duc. On a suffisamment parlé du duc de Medina-Sidonia à l’occasion du testament de Charles II et de l’arrivée de Philippe V en