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porta ses biens et cette grandesse en mariage, décembre 1688, à son cousin paternel Frédéric de Silva y Portugal, marquis d’Orani, dont le petit-fils, par mâles, est le huitième duc d’Hijar, que j’ai vu en Espagne, qui fréquentoit peu la cour et le monde, mais qui avoit de la considération. Je l’ai fort peu vu et point du tout fréquenté.

L’Infantado [1], Silva. Cette maison, cette grandesse et le duc del Infantado, du temps de mon ambassade en Espagne, sont traités ci-devant, en sorte qu’il n’en reste rien à expliquer ici, sinon que l’érection en est des rois catholiques en 1475, sous le nom de l’Infantado, et d’héritage en héritage tomba enfin vers 1657 dans la maison de Silva, au cinquième duc de Pastrane.

Pastrane, terre en Castille, vendue avec d’autres, en 1572, par Gaspard Gaston de La Cerda et Mendoza, à Ruy Gomez de Silva, prince d’Eboli, qu’il fit peu après ériger en duché et grandesse pour lui par Philippe II, qui l’avoit fait grand d’Espagne et duc d’Estremera dès 1568 ; et le nouveau duc de Pastrane en préféra le titre à celui de duc d’Estremera qu’il quitta. Il eut plusieurs enfants d’Anne Mendoza y La Cerda son épouse, favorite si déclarée de Philippe II, dont descendent, outre les ducs de Pastrane, les comtes de Salinas, les ducs d’Hijar et les marquis d’Orani d’Elisede et d’Aguilar. L’aîné, Roderic de Silva y Mendoza, fut second duc de Pastrane et troisième prince d’Eboli, et grand-père d’autre Roderic de Silva, cinquième duc de Pastrane, qui devint duc de l’Infantado et de Lerma par sa femme, sœur et héritière de Roderic Diaz de Vivar Hurtado de Mendoza et Sandoval, septième duc del Infantado, mort sans enfants en janvier 1657, et de Diego Gomez de Sandoval, mort aussi sans enfants, juillet 1668. Le duc del Infantado, du temps que j’étois en Espagne, est petit-fils du duc de Pastrane, devenu, comme il vient d’être expliqué, duc de l’Infantado,

  1. Saint-Simon écrit l’Infantade et l’infantado indistinctement.