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me montrer de la lettre du cardinal Dubois, dont je viens de parler, au moyen de quoi je demeurois parfaitement content de ce qui s’étoit fait et n’en demandois pas davantage. J’avois raison moyennant cette lettre d’être content, puisqu’elle, ne demandoit qu’une copie collationnée du contrat en françois, certifiée du secrétaire d’État, au lieu de quoi j’envoyois au roi un instrument original du contrat de mariage en espagnol, signé de la main du roi et de la reine d’Espagne, etc., tout tel et tout pareil que celui qui demeuroit à Leurs Majestés Catholiques, signé d’elles, etc. ; et qu’à l’égard des témoins on m’avoit tenu exactement parole, en sorte qu’ils n’avoient rien signé et n’avoient paru que dans l’acte séparé, signé du seul secrétaire d’État uniquement, qui avoit passé le contrat, c’est-à-dire par don Joseph Rodrigo, Retournons maintenant à ce qui se passa après la signature.




CHAPITRE XIV.


Forme de demander les audiences particulières du roi d’Espagne. — Jalousie de la reine pour y être toujours présente. — Trait important d’amitié pour moi de Grimaldo. — Illumination de la place Major, admirable et surprenante. — Bal superbe chez le roi d’Espagne. — Leurs Majestés Catholiques y dansent et m’y font danser. — Échappé avec tout avantage de tous les pièges du cardinal Dubois, j’en aperçois son dépit à travers ses louanges. — Audience particulière que j’eus seul le lendemain de la signature. — Manége de la reine. — Service de Grimaldo. — Office à don Patricio Laullez. — Attachement du roi d’Espagne aux jésuites, peu conforme au goût de la reine. — Bontés ou compliments singuliers de la reine pour moi. — Audience particulière du comte de Céreste. — Je consulte Grimaldo sur les bontés ou les compliments de la reine. — J’en reçois un bon conseil. — Confiance et amitié véritable entre ce ministre et moi. — Pompe de Leurs Majestés Catholiques allant