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Guerchois gouverneur d’Urgel. — M. le duc d’Orléans se fait appeler mon oncle. — Le feu roi n’apparentoit que lui, Monsieur et la vieille Mademoiselle. — Conseil de régence entièrement tombé. — Besons, archevêque de Rouen, puis l’abbé Dubois, y entrent. — Je propose à M. le duc d’Orléans un conseil étroit, en laissant subsister celui de régence ; [chose] que l’abbé Dubois empêcha. — Davisard mis en liberté. — La Chapelle ; quel ; exilé, aussitôt rappelé, mort peu après. — Quatre millions payés en Bavière ; trois en Suède. — Quatre-vingt mille livres données à Meuse, et huit cent mille francs à Mme de Châteauthiers, dame d’atours de Madame. — Abbé Alary ; quel ; obtient deux mille livres de pension. — Le marquis de Brancas obtient quatre mille livres de pension pour son jeune frère, et la survivance de sa lieutenance générale de Provence à son fils, à neuf ans. — Maréchal de Matignon obtient six mille livres d’augmentation d’appointements de son gouvernement. — Fureur du Mississipi et de la rue Quincampoix. — Diminution d’espèces ; refonte. — Prince de Conti retire Mercoeur à Lassai. — Largesses aux officiers employés contre l’Espagne. — Affaires de cour à Vienne. — Prince d’Elboeuf : quel ; obtient son abolition et revient en France. — Nominations d’évêchés où l’abbé d’Auvergne et le jésuite Lafitau sont compris. — Conduite de ce dernier.


Le roi Jacques, qui avoit été bien reçu en Espagne, et qui avoit tenté avec son secours de passer en Écosse, essuya une tempête qui endommagea et sépara toute la flotte d’Espagne. La mort du roi de Suède et les affaires domestiques de Russie avoient fort déconcerté ses projets : ainsi il repassa en Italie, et s’en retourna à Rome achever son mariage, où la fille du prince Sobieski, qu’il avoit épousée par procureur, l’attendoit. C’étoit la crainte de cette tentative et de son succès qui avoit si fort pressé l’abbé Dubois de la déclaration de la guerre à l’Espagne.

Le prince électoral de Saxe épousa à Vienne l’archiduchesse, fille aînée du feu empereur Joseph avec les plus fortes renonciations en faveur de la maison d’Autriche, contenues dans le contrat de mariage, et solennellement ratifiées devant et après la célébration.

Mme de Chelles fut enfin bénite à Chelles par le cardinal de Noailles au milieu de trente abbesses. Il y eut des tables