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régent sous le faux nom du roi d’Espagne, très faiblement tancées par le parlement. — Incendie du château de Lunéville. — Conspiration contre le czar découverte. — Le roi de Suède tué. — Prétendants à cette couronne, qui redevient élective, et la sœur du feu roi élue reine avec peu de pouvoir, qui obtient après l’association au trône du prince de Hesse, son époux, mais avec force entraves contre l’hérédité et le pouvoir. — Baron de Goertz est décapité, et le baron Van der Nath mis en prison perpétuelle. — M. le duc de Chartres a voix au conseil de régence, où il entroit depuis quelque temps. — Saint-Nectaire ambassadeur en Angleterre. — Rareté de son instruction et de celle des autres ministres de France au dehors. — Maligne plaisanterie du duc de Lauzun fait cinq ans après le vieux Broglio maréchal de France. — Officiers généraux et particuliers nommés pour l’armée du maréchal de Berwick. — M. le prince de Conti obtient d’y servir de lieutenant général et de commandant de la cavalerie, et de monstrueuses gratifications. — Prodigalités immenses aux princes et princesses du sang, excepté aux enfants du régent. — Prodigalités au grand prieur. — Il veut inutilement entrer au conseil de régence ; mais ce fut quelque temps après être revenu d’exil ; et cela avoit été oublié ici en son temps. — L’infant de Portugal retourne de Paris à Vienne. — Le duc de Saint-Aignan entre en arrivant au conseil de régence. — Mort et caractère de Saint-Germain Beaupré. — Mort du prince d’Harcourt. — Mort et aventure de Mme de Charlus. — Mort de M. de Charlus. — Jeux de hasard défendus. — Blamont, président aux enquêtes revient de son exil en une de ses terres. — Le grand prévôt obtient la survivance de sa charge pour son fils qui a six ans. — Milice levée.


Le duc du Maine, outre l’aîné La Billarderie, lieutenant des gardes du corps qui l’avoit arrêté, fut conduit et gardé à Dourlens par Favancourt, maréchal des logis des mousquetaires gris et qui étoit sous-brigadier de mon temps dans la brigade où j’étois ; il m’avoit toujours vu depuis de temps en temps, et néanmoins il fut chargé de ce triste emploi sans que je le susse et sans même que j’eusse pensé à personne pour cela. Je n’eus aussi aucun commerce avec lui direct ni indirect pendant tout le temps qu’il le garda, et il fut auprès de lui jusqu’à sa sortie. Quoique gentilhomme de Picardie, il étoit fin et désinvolte à merveilles, et s’acquitta si bien de son emploi qu’il satisfit ceux qui l’y avoient mis et en même