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mesures et de quelques formes, et la politique de ne tenir pas ferme sur tout ce qui ne l’intéresse pas précisément.




CHAPITRE XIV.


Gouvernement de M. le Duc, mené par Mme de Prie, à qui l’Angleterre donne la pension de quarante mille livres sterling du feu cardinal Dubois. — Époque et cause de la résolution de renvoyer l’infante et de marier brusquement le roi. — Gouvernement du cardinal Fleury. — Chaînes dont Fleury se laisse lier par l’Angleterre. — Fleury sans la moindre teinture des affaires, lorsqu’il en saisit le timon. — Aventure dite d’Issy. — Fleury parfaitement désintéressé sur l’argent et les biens. — Lui et moi nous nous parlons librement de toutes les affaires. — Avarice sordide de Fleury, non pour soi, mais pour le roi, l’État et les particuliers. — Fleury met sa personne en la place de l’importance de celle qu’il occupe, et en devient cruellement la dupe. — Walpole, ambassadeur d’Angleterre, l’ensorcelle. — Trois objets des Anglois. — Avarice du cardinal ne veut point de marine, et, à d’autres égards, encore pernicieuse à l’État. — Il est personnellement éloigné de l’Espagne, et la reine d’Espagne et lui brouillés sans retour jusqu’au scandale. — Premiers ministres funestes aux États qu’ils gouvernent. — L’Angleterre ennemie de la France, à force titres anciens et nouveaux. — Intérêt de la France à l’égard de l’Angleterre. — Perte radicale de la marine, etc., de France et d’Espagne ; l’empire de la mer et tout le commerce passé à l’Angleterre, fruits du gouvernement des premiers ministres de France et d’Espagne, avec bien d’autres maux. — Comparaison du gouvernement des premiers ministres de France et d’Espagne, et de leur conseil, avec celui des conseils de Vienne, Londres, Turin, et de leurs fruits. — Sarcasme qui fit enfin dédommager le chapitre de Denain des dommages qu’il a soufferts du combat de Denain.


Dubois mort ne laissa de regrets qu’à l’Angleterre. Les subsides établis continuèrent les quatre mois que M. le duc d’Orléans