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viennent d’être narrées, et qui les fait remettre après le récit de ce qui s’est passé sur les affaires étrangères dans les premiers six mois de cette année.




CHAPITRE XIV.


État de la négociation à Londres pour traiter la paix entre l’empereur et le roi d’Espagne. — Deux difficultés principales. — Staremberg le plus opposé à la cession future de la Toscane. — Propositions des Impériaux pleines de jalousie et de haine. — Plaintes artificieuses des Impériaux du régent. — Point de la tranquillité de l’Italie pendant la négociation. — Partialité ouverte des Anglois pour l’empereur. — Leurs hauteurs et leurs menaces au régent. — Le roi d’Angleterre, inquiet sur le nord, s’assure du czar ; méprise le roi de Prusse. — La czarine veut s’assurer de la Suède pour la transmission de la succession de Russie à son fils. — Agitations et reproches du czar sur cette affaire. — Le régent pressé par l’Angleterre. — L’Espagne ne pense qu’à se préparer à la guerre ; déclare à l’Angleterre qu’elle regardera comme infraction tout envoi d’escadre anglaise dans la Méditerranée. — Albéroni ennemi de la paix. — Ses efforts ; ses manèges ; sa politique. — Il veut gagner le régent et le roi de Sicile. — Forte conversation d’Albéroni avec le ministre d’Angleterre. — Plaintes et chimères d’Albéroni. — Il écrit au régent avec hardiesse. — Inquiétude sur Nancré. — Albéroni espère du régent, pressé par Cellamare et Provane, d’augmenter l’infanterie et d’envoyer un ministre à Vienne. — Le régent élude enfin leurs demandes. — Reproches de Cellamare à la France ; sort peu content d’une audience du régent. — Cellamare, pour vouloir trop pénétrer et approfondir, se trompe grossièrement sur les causes de la conduite du régent.


La paix à faire entre l’empereur et le roi d’Espagne étoit toujours sur le tapis et l’objet de l’attention de toute l’Europe. Penterrieder pour l’empereur, et l’abbé Dubois pour la France, la négocioient à Londres avec les ministres du roi