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czar à Paris. — Verton, maître d’hôtel du roi, chargé des tables du czar et de sa suite, gagne les bonnes grâces du czar. — Grandes qualités du czar ; sa conduite à Paris. — Sa figure ; son vêtement ; sa nourriture. — Le régent visite le czar. — Le roi visite le czar en cérémonie. — Le czar visite le roi en toute pareille cérémonie. — Le czar voit les places du roi en relief. — Le czar visite Madame, qui l’avoit envoyé complimenter ; puis [va] à l’Opéra avec M. le duc d’Orléans, qui là lui sert à boire. — Le czar aux Invalides. — Mme la duchesse de Berry et Mme la duchesse d’Orléans, perdant espérance d’ouïr parler du czar, envoient enfin le complimenter. — Il ne distingue les princes du sang en rien, et trouve mauvais que les princesses du sang prétendissent qu’il les visitât. — Il visite Mme la duchesse de Berry. — Dîne avec M. le duc d’Orléans à Saint-Cloud, et visite Mme la duchesse d’Orléans au Palais-Royal. — Voit le roi comme par hasard aux Tuileries. — Le czar va à Versailles. — Dépense pour le czar. — Il va à Petit-Bourg et à Fontainebleau ; voit en revenant Choisy, et par hasard Mme la princesse de Conti un moment, qui y étoit demeurante. — Le czar va passer plusieurs jours à Versailles, Trianon et Marly ; voit Saint-Cyr ; fait à Mme de Maintenon une visite insultante. — Je vais voir le czar chez d’Antin tout à mon aise sans en être connu. — Mme la duchesse l’y va voir par curiosité. — Il en est averti ; il passe devant elle, la regarde, et ne fait ni la moindre civilité, ni semblant de rien. — Présents. — Le régent va dire adieu au czar, lequel va dire adieu au roi sans cérémonie, et reçoit chez lui celui du roi de même. — Départ du czar, qui ne veut être accompagné de personne. — Il va trouver la czarine à Spa. — Le czar visite le régent. — Personnes présentées au czar. — Maréchal de Tessé commande tous les officiers du roi servant le czar. — Le czar, en partant, s’attendrit sur la France et sur son luxe. — Il refuse le régent qui, à la prière du roi d’Angleterre, désiroit qu’il retirât ses troupes du Mecklenbourg. — Il désire ardemment de s’unir avec la France, sans pouvoir réussir, à notre grand et long dommage, par l’intérêt de l’abbé Dubois et l’infatuation de l’Angleterre funestement transmise à ses successeurs.


Pierre Ier, czar de Moscovie, s’est fait avec justice un si grand nom chez lui et par toute l’Europe et l’Asie, que je n’entreprendrai pas de faire connoître un prince si grand, si illustre, comparable aux plus grands hommes de l’antiquité, qui a fait l’admiration de son siècle, qui sera celle des siècles suivants, et que toute l’Europe s’est si fort appliquée