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fut à l’amiral de Coligny, ou de Châtillon dont on vient de parler, et un fils Guy XVII, comte de Laval, etc., mort en 1547, sans enfants de Charlotte, sœur de la dame de Châteaubriant dont il a été parlé ci-dessus. En lui finit cette maison de Montfort qui avoit pris le nom et les armes de Laval en quittant les siennes, et qui laissa cette grande succession aux héritières dont on vient de parler. Il ne faut rien oublier : Jean de Montfort, qui épousa l’héritière de Montmorency-Laval, eut aussi deux filles. La cadette épousa Guy de Chauvigny, seigneur de Châteauroux, et l’aînée, en 1489, Louis de Bourbon, comte de Vendôme, dont le fils Jean II de Bourbon, comte de Vendôme, épousa l’héritière de Beauvau de qui sort toute la maison ou branche de Bourbon aujourd’hui régnante. On a vu qu’à la mort de Monseigneur, Voysin obtint du feu roi qu’il fût permis à M. de Châtillon, son gendre, longtemps depuis fait duc et pair, de draper à cause des alliances fréquentes et directes de la maison de Châtillon avec la maison royale, et que, sur cet exemple, Mme la princesse de Conti, qui s’honoroit fort avec raison de l’alliance des La Vallière avec la maison de Beauvau, obtint pour M. de Beauvau la même permission sur ce que toute la famille régnante descend d’Isabelle de Beauvau, et qu’il n’y a plus personne de vivant de la maison de qui elle descend immédiatement. C’eût bien été le cas où par même raison MM. de Laval n’eussent pu être refusés de la même distinction, si une fille de leur maison eût été la mère de Jean II de Bourbon, comte de Vendôme, qui épousa cette héritière de Beauvau ; mais ce n’étoit pas le temps de hasarder d’en faire accroire au feu roi et de prendre tout le monde pour dupe ; mais à sa mort, lorsque M. le duc d’Orléans prostitua la draperie jusqu’au premier président, M. de Laval saisit la conjoncture, et donna les Laval-Montfort pour les Laval-Montmorency avec d’autant plus de facilité qu’on étoit lors occupé de trop de choses pour en éplucher la généalogie. C’étoit le même nom et les mêmes armes de