Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 13.djvu/428

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mirent fort à la mode ; mais peu à peu les honnêtes gens se dégoûtèrent de leurs ordures, et ils tombèrent. Ils sont demeurés jusqu’à présent, et jouent toujours à l’hôtel de Bourgogne.




CHAPITRE XX.


Berwick va commander en Guyenne au lieu de Montrevel, qui va en Alsace et qui s’en prend à moi. — Berwick fait réformer sa patente, et n’est sous les ordres de personne, contre la tentative du duc du Maine. — Le parlement s’oppose au rétablissement des charges de grand maître des postes et de surintendant des bâtiments. — Ses vues, sa conduite, ses appuis. — Vues et intérêts de ses appuis. — Je me dégoûte d’en parler au régent. — Je lui en prédis le succès, et je reste là-dessus dans le silence. — Law, dit Las ; sa banque. — Mon avis là-dessus, tant au régent en particulier qu’au conseil de régence. — Elle y passe et au parlement. — Le régent me met, malgré moi, en commerce réglé avec Law, qui dure jusqu’à sa chute. — Vue de Law à mon égard. — Évêchés et autres grâces. — Arouet, poète, depuis Voltaire, exilé. — Un frère du roi de Portugal à Paris ; va servir en Hongrie. — Mort de Mme de Courtaumer et de Mme de Villacerf ; de la comtesse d’Egmont en Flandre ; sa famille. — Mort de la maréchale de Bellefonds et de la marquise d’Harcourt. — Le maréchal d’Harcourt, en apoplexie, perd la parole pour toujours. — Le roi, revenant de l’Observatoire, visite en passant le chancelier de Pontchartrain. — Mme de Nassau remise en liberté. — MM. le Duc et prince de Conti ont la petite vérole. — Naissance de la dernière fille de Mme la duchesse d’Orléans. — Mort de l’électeur palatin.


Le maréchal de Montrevel commandoit toujours en Guyenne, il y escroquoit et prenoit tant qu’il pouvoit, et faisoit toutes sortes de sottises. C’étoit un homme fort court, fort impertinent, tout au maréchal de Villeroy et au bel air