La mort du roi surprit la paresse de M. le duc d’Orléans, comme si elle n’avoit pu être prévue ; il en étoit demeuré où on a vu que je l’avois laissé. Il n’avoit fait aucun progrès dans aucune des résolutions qu’il falloit avoir prises, tant sur les affaires que sur les divers choix ; et il fut noyé d’ordres à donner, et de choses à régler, toutes plus petites ou plus médiocres les unes que les autres, mais toutes si provisoires et si instantes qu’il lui arriva ce que je lui avois prédit pour ses premiers jours, qu’il n’auroit pas le temps de penser à rien d’important.
Deux jours auparavant Mme Sforce m’avoit envoyé prier de passer chez elle un matin. Elle étoit inquiète, et Mme la duchesse d’Orléans encore plus, des résolutions de M. le duc d’Orléans et de ses choix. Ni l’une ni l’autre ne pouvoient croire qu’il fût demeuré dans l’inaction intérieure. J’assurai Mme Sforce qu’elle n’en seroit que trop tôt convaincue, et elle et Mme la duchesse d’Orléans le furent en effet pleinement quatre jours après.
J’appris la mort du roi à mon réveil. J’allai aussitôt faire ma révérence au nouveau monarque. Le premier flot y avoit déjà passé ; je m’y trouvai presque seul. Je fus de là chez